Du Contrat de baie à la Commission Estuaire Rance

Le contrat de baie avait promis d’enlever 1 million de m3 de vase en Rance maritime.

Qu’en est-il aujourd’hui de ces promesses non tenues ?

Rance Environnement et la FAUR misent sur la Commission Estuaire Rance pour faire avancer les choses.

 Le contrat de baie avait suscité beaucoup d’espoir

Le contrat de baie a été lancé en 1995. Rance-Environnement a participé à son élaboration ainsi qu’à la création de C.O.E.U.R (1). Ses objectifs, parmi lesquels figuraient la maîtrise de l’envasement (2) et l’extraction de 2 millions de m3 de sédiments excédentaires (3) avaient suscité beaucoup d’espoir.  Mais, en fait, les opérations d’extraction de sédiments sont restées expérimentales. Il n’y a eu que 200 000 m3 de sédiments extraits en Rance fluviale et 190 000 m3 (dont 60 000 m3 de sable) en Rance maritime.

A son échéance fin 2005,  craignant  malgré l’espoir suscité,  que cet objectif ne soit abandonné par C.O.E.U.R  sans que les habitants de l’estuaire aient été consultés, Rance-Environnement et  la  FAUR (4) ont  lancé début 2006, après en avoir informé C.O.E.U.R,  une  concertation sur la question : « Quel(s)  paysage(s) veut-on pour la Rance ? ».  Les conclusions de ce travail, auquel près de 200 personnes ont participé et consacré plus de 2000 heures de travail bénévole en 2006 et 2007, ont été publiées début 2008, dans le  « Livre Blanc –: Pour un renouveau de l’estuaire de la Rance ».

Celui-ci confirme sans ambiguïté possible que les enjeux majeurs pour l’estuaire sont  l’envasement et la disparition des usages maritimes. Et il réaffirme qu’il est urgent de relancer un programme d’extraction des sédiments excédentaires et de maîtrise durable de l’envasement, si l’on veut éviter que l’estuaire ne se transforme en chenal.

Aujourd‘hui, qu’en est-il ?

 Plusieurs constats s’imposent.

Nos craintes concernant la poursuite des objectifs de désenvasement sont justifiées, puisqu’aucune nouvelle opération n’est envisageable avant fin 2011, au mieux.

Les premières démarches que nous avons entreprises avec la FAUR en 2008 et 2009 – informer les décideurs, et participer aux projets environnementaux du territoire, dans la perspective d’y voir  pris en compte les enjeux du Livre Blanc – n’aboutiront pas. En effet, les objectifs et les délais de ces projets  (Charte des espaces côtiers bretons, Parc Naturel Régional, Natura 2000) ne peuvent pas répondre aux priorités et aux urgences du Livre Blanc.

Il est maintenant évident que, pour répondre aux enjeux du Livre Blanc, il faut des projets différents de ceux identifiés aujourd’hui.

La Commission Estuaire Rance suscite à nouveau l’espoir

 Ne nous résignant pas et souhaitant créer une dynamique pour débloquer la situation, nous avons mis en place avec la FAUR et l’accord de C.O.E.U.R, une « Commission Estuaire Rance ».

La commission travaille actuellement, pour convertir les conclusions du Livre Blanc en actions concrètes d’aménagement  s’inscrivant dans un schéma global de maitrise de l’envasement et de reconquête des usages et du patrimoine maritimes de l’estuaire.

Au terme de ses travaux, au cours du second semestre 2010, la commission fera des propositions concrètes .

La Commission Estuaire-Rance suscite à nouveau l’espoir. L’espoir que ses propositions incitent les élus à prendre des décisions et à engager les actions urgentes et nécessaires pour lutter contre l’envasement et restaurer les usages et le patrimoine maritimes de l’estuaire.

L’espoir pour Rance-Environnement, de voir se concrétiser 5 années de travail et de participation aux projets territoriaux.

(1) C.O.E.U.R Comité Opérationnel des Elus et des Usagers de la Rance, chargé de la mise en  œuvre du contrat de baie.
(2) Dans le contrat de baie, la « maîtrise de l’envasement » est  pudiquement développée sous l’appellation « gestion des sédiments »
(3) 1 million en Rance fluviale, 1 million en Rance maritime.
(4) F.A.U.R   Fédération des Associations et des Usagers de la Rance et du Frémur

La commission estuaire– Elle est composée de 12 personnes ayant participé aux groupes de réflexion et au travail de synthèse du Livre Blanc.
-Elle est animée par Henri Thébault,  animateur du Livre Blanc,
– Elle est assistée par François Lang de COEUR  – Sa démarche:Définir  des actions et des solutions concrètes qui permettront la mise en œuvre des conclusions du Livre Blanc.
Les positionner géographiquement
Rédiger une proposition de schéma d’aménagement global  présentant  notamment le patrimoine, les usages et les activités à restaurer ou à développer
Utiliser les connaissances acquises et les études faites durant les 10 années du contrat de baie.
Ne pas recommencer ce qui a déjà été fait.
 – Calendrier.Les réunions de travail de la commission ont démarré début janvier 2009. A ce jour, 6 réunions ont eu lieu.
L’objectif  est  de  solliciter les élus et les acteurs décisionnaires pour validation,  puis décision au second semestre 2010.