« Quel paysage veut-on pour la Rance ? » une réflexion collective sur l’avenir de l’estuaire

Rance-Environnement  et  la  F.A.U.R. lancent une « réflexion collective » ouverte à tous sur la question  :  Quel(s)  Paysage(s) veut-on pour la Rance ?

Il s’agit de réfléchir ensemble sur les conséquences de la situation actuelle pour  faire  émerger une vision d’avenir du paysage de la Rance et un projet de gestion durable de cet espace sensible.

Quel est l’avenir de la Rance de Dinan à Saint-Malo ?

Si, comme toutes les rivières, la Rance est soumise à de nombreuses agressions et pollutions,

le barrage de l’usine marémotrice (mondialement connu),  y  a créé une  situation particulière perturbant le régime naturel de l’estuaire.

Les marées naturelles ont disparu.

L’horaire des marées et leur niveau sont décidés par EDF.

L’amplitude des marées est fortement réduite.

De l’ordre de 10 m en régime naturel, elle est ramenée à 5 à 6 m.

La durée de l’étale,  pratiquement inexistante en marée naturelle,

n’est plus jamais, inférieure à 2 heures.

Le mouvement des eaux est réduit.

Le dépôt des  sédiments s’accélère, et perturbe l’ensemble des usages pratiqués :

navigation, pêche, baignade, faune et flore, beauté des paysages…

Si rien n’est entrepris la poldérisation  est inéluctable.

Pourquoi,  une « réflexion collective » sur la Rance ?

Face à cette situation, un contrat de baie, dont l’enjeu majeur était la « gestion des sédiments », (c’est-à-dire la maîtrise de l’envasement), avait été signé en 1995.

Qu’est ce qu’un contrat de baie ?    C’est un accord passé entre les élus, les usagers (dont EDF), les associations et l’état pour réhabiliter de manière concertée une baie.

La volonté était de rendre : « La Rance belle et propre dans laquelle se reproduisent une faune et une flore attractives et diversifiées, permettant de se baigner à partir de plages sablonneuses, de naviguer, …, de pêcher, … , et dont les attraits, tant par la beauté des sites que par les conditions de vie, suscitent un développement économique et social durable. »
Texte extrait de la présentation du contrat de baie faite par C.O.E.U.R, l’opérateur du contrat.

Or, depuis décembre 2005, le contrat de baie est terminé en laissant un goût d’inachevé, et montrant les limites du lancement d’opérations d’extraction de sédiments  au coup par coup, à titre expérimental, sans vision d’ensemble en termes d’usages, de paysages, de maîtrise de la poldérisation …

Mais, si l’envasement est le problème principal, il ne faut pas oublier les autres paramètres de l’environnement:  le littoral, les rives, les villages, l’urbanisme, l’arrière-pays, les crêtes, l’activité économique, les  activités de  loisirs, le tourisme …

Cette absence de vision d’ensemble s’est révélée être un frein, et aujourd’hui,  les acteurs décisionnaires, ex-partenaires du contrat de baie, n’envisagent plus de poursuivre le désenvasement et de lancer de nouvelles opérations sans une clarification de l’objectif global à atteindre.

La « réflexion collective » à laquelle nous vous proposons de participer, a été lancée pour répondre à ce besoin. Son objectif est de faire émerger un schéma global sur lequel, l’administration et les élus, seuls habilités à prendre des décisions, pourront s’appuyer pour relancer  un programme de maîtrise de l’évolution de la Rance.

Suivant quelle méthode, est conduite « la réflexion collective » ?

C’est une méthode participative dont les grands principes  sont les suivants :

Chaque participant, exprime sa vision personnelle pour l’avenir de la Rance,
        – en disant ce qu’il souhaite 
        – ce qui lui paraît prioritaire,
        – en  donnant  des pistes de solutions et des recommandations.
Les participants s’expriment par groupe de 10 à 12 personnes, au cours de 2 réunions
Chacun, à tour de rôle émet une idée.
     Toutes les idées sont bonnes et de même importance.
Dans chaque groupe, les idées émises sont hiérarchisées pour en dégager les priorités.

Les priorités, ressorties dans chacun des groupes, sont synthétisées.
Un rapport final est rédigé. Il  contient :
      – la vision du paysage de la Rance partagée par l’ensemble des participants
      – des priorités, des axes stratégiques
      – des recommandations, des pistes de solution.

Le rapport final est validé par l’ensemble des participants
    Chaque participant reçoit le rapport final.
    Le rapport final est présenté aux élus et à l’administration
L’ensemble de la réflexion est conduite par Mr Henri Thébault, connu pour avoir  animé des groupes de réflexion « sur le devenir des casernes de Dinan » et participé à l’élaboration de la « Chartre de développement du pays de Dinan ».

L’expérience qu’a Mr Thébault de l’animation de tels groupes, lui permet de « garantir » que la méthode fera émerger une vision  du paysage de la Rance souhaitée et partagée par l’ensemble des participants.

 Aucune compétence particulière n’est nécessaire pour participer.